Marilyne Bertoncini, L'Anneau de Chillida, L'Atelier du Grand
Tétras, collection Glyphes, 2018 - 13 €. Laurent Grison avait brillamment analysé La Dernière Œuvre de
Phidias de Marilyne Bertoncini. Docteur en Littérature, poète et
traductrice, Marilyne Bertoncini, qui codirige la revue Recours au poème (recoursaupoeme.fr),
a publié l'année suivante, en 2018, ce nouveau titre - d'abord énigmatique : L'Anneau
de Chillida. J'ai mainte fois, pour ma part, admiré en divers lieux d'Espagne,
et pour confirmation de ma fragile petitesse face à la monumentalité des
magistrales œuvres métalliques exposées, des sculptures d'Eduardo Chillida
(1924-2002). Le livre de Marilyne Bertoncini, L'Anneau de Chillida, s'inscrit
dans cette inspirante admiration ressentie à la contemplation des œuvres du
sculpteur basque, à qui la poète emprunte d'ailleurs l'épigraphe de son livre :
« Le dialogue avec les formes est plus important que les formes elles-mêmes ». Une formule de sculpteur qui, pour être placée en tête d'un livre
de poésie, met d'emblée l'accent non seulement sur l'importance du
questionnement générique mais aussi sur la nécessaire circulation poïétique entre
écriture et arts plastiques ; mais pourquoi pas également, d'ailleurs, entre
la poésie et les autres formes littéraires. Quoi qu'il en soit, le livre offre avant tout à
ses lecteurs un magnifique espace de rêverie poétique, mais aussi de méditation
et de vrai plaisir esthétique, produit d'une écriture à la fois savante et
ancrée dans une sensorialité jubilatoire, à l'image d'une « fanfare de
soleil cuivres et cymbales dans la rosace du vitrail » !
(par Martine
Morillon-Carreau, Poésie/première 73)
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