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Claude Cailleau, JE, TU, IL - Remonté le temps, sondé le silence, Tensing, 2016  ,9€.

  (par Martine Morillon-Carreau, Poésie/première 67)

   Au fil de ces quarante-six pages de proses poétiques, Claude Cailleau, toujours « en quête des mots derrière le silence », conjugue passé et présent et sa méditation se coule souvent dans la forme d'un dialogue avec lui-même tout en passant aussi parfois par la mise à distance du pronom de troisième personne. Il reprend également ici un certain nombre de ses textes, initialement parus dans plusieurs revues et anthologies, ce qui permet au lecteur de saisir l'unité d'une inspiration saturnienne comme de la petite musique mélancolique de son écriture. Ainsi la nostalgie, voire « l'angoisse », imprègnent-elles les pages de celui qui, « chemin[ant] à contre-courant dans [s]a mémoire », ne peut que constater : « L'enfance vit toujours en toi, comme un reproche ». L'enfance n'est-elle pas en effet le temps où « La vie, c'était demain » ?
   Guère de confiance non plus face à l'avenir : « Qu'attendre encore ? » se demande le poète, pour qui « Le ciel s'éloigne [...] comme un combat perdu » dans une quête
métaphysique décevante : « pourquoi Dieu répondrait-il à l'homme agenouillé sur la pierre du seuil ? »
   Le pessimisme du poète, apaisé, s'adoucit toutefois dans la dernière phrase avec
cet espoir : « un enfant [...] viendra s'asseoir à l'ombre de mon chêne pour y écrire le livre de sa vie ».

                                                                                                                                   (par Martine Morillon-Carreau,Poésie/première 67)



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