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 Rome Deguergue, Appel du large, avec des photographies de Patrice Yan Le Flohic, éditions Alcyone, collection Surya, 2016, 14 €.

   La prose du « poème en prose, proésie ou narratoème » de Rome Deguergue, cette « randonneuse géo-poète » (selon la quatrième de couverture, d'Appel du large), qui se montre attentive au rythme, à la cadence, file aussi « la métaphore aquatique, fluviale et océanique » pour nous inviter à partager sa « quête identitaire » d'« étrange étrangère » et sa pérégrination de « chemineau de la terre » en marche vers l'apaisement. Un cheminement dans la mouvance de Kenneth White et jalonné par les si belles photos en noir et blanc de PYLF, des photos pour la rêverie, voire la méditation, qui prolongent celles suggérées par les poèmes. Pour Rome Deguergue, il s'agit d'abord de « se libérer du connu » et « réapprendre à voir », de ne pas hésiter, dans l'« ouverture au monde sensible » à, « comme une barque : tanguer, plonger » et surtout de se « fier à l'intuition du réel ». Née en Flandre romane, ayant grandi en Sarre, la poète, de mère allemande, italienne et de père français, a voyagé en Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, mais aussi Arabie, Iran, étudié et vécu aux USA. Sans manquer, chaque année, de passer, face à son « horizocéan », plusieurs semaines en Aquitaine, où s'ancre une partie de son enfance : « Hic et nunc », « Au sommet de la dune du Pyla » ou face au Banc d'Arguin, les souvenirs - historiques ou personnels - se pressent, convoqués par la méditation devant des lieux chargés de mémoire : « Toute la nuit à contempler le ciel [...] /dans la douce absence du murmure des hommes. »...

                                                                                        (par Martine Morillon-Carreau, Poésie/première 67)


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