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Éric Sivry, Pour un art de l’intuition, Manifeste de l’intuitisme,

Hermann éditeurs, collection Vertiges de la langue, 2016, 25 €.

http://www.editions-hermann.fr/4967-pour-un-art-de-l-intuition.html

Voici un livre fondateur. Dans notre monde en crise, « peut-être une crise due à l’habitude », nous avons besoin, d’un « autre regard ». Le mouvement intuitiste assez vite promu l’intuitisme (néologismes dus aux poètes Éric Sivry et Sylvie Biriouk dans les dernières années du XXe siècle) s’y affirme comme « un art et une poétique de l’intuition ». Attentif à ses sensations, sa sensibilité, ses sentiments, le poète intuitiste est un « lyrique », pour qui il s’agit de rechercher « toutes les formes d’intuitions premières, de sensibilité et d’imagination intuitives, qui parlent chez l’artiste au moment où il crée ». Ce qui ne signifie nullement « transcrire des messages venus de l’inconscient, ni même de l’intuition » : le poète intuitiste ne transcrit  pas, il est « un lieu de passage, un révélateur » à qui, tel ou tel objet, telle ou telle situation du réel dictent le poème en sa forme adéquate, propre à dire en même temps l’étrangeté, « ce quelque chose d’un peu fou », qui relève de l’énigme fondamentale du monde. Éric Sivry y insiste : quoique lyrique, le poète intuitiste ne se dit pas inspiré au sens antique, voire romantique, du terme.

On lira ainsi avec intérêt et profit les pages subtiles que l’auteur consacre aux différences entre intuition et inspiration, au passage d’une « phase visionnaire » de l’art à « sa phase intuitive », à sa conception de l’épopée, au rapport de l’intuition aux différents arts, aux mathématiques, à la philosophie, au domaine spirituel…

Le chapitre : « La parole aux poètes intuitistes », rappelle les noms des principaux auteurs du groupe et livre quelques extraits significatifs de leurs œuvres.

                                                                                                                                     (par Martine Morillon-Carreau, Poésie/première 71)


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