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Gérard Mottet, Empreintes &résonances – d’invisibles passerelles, Éditions Les presses littéraires, 2017, Prix de poésie 2017 Yolaine & Stephen Blanchard, 54 pages, 10 €. Passionné
tout jeune par la poésie, Gérard Mottet n’y est revenu qu’un demi-siècle plus
tard. En des poèmes qui se déploient à présent dans un « équilibre instable entre deux abîmes » –
ceux de la poésie pensante et de la poésie chantante en particulier ! Car,
philosophe de formation, Gérard Mottet se réfère volontiers à Yves Bonnefoy,
autre poète et philosophe, réticent quant à lui, envers le concept lorsqu’il
pointe la nécessité d’affronter la « contradiction
inhérente à toute parole qui cherche à être poème ». Mais
si Gérard Mottet affirme qu’« on ne
peut séparer ce qui se joue ensemble », c’est que pour lui, entre ces
domaines apparemment contradictoires, au-delà de ces « chiffres sacrés [que nous ne pouvons] comprendre », existent « d’invisibles passerelles » qui,
dans une cohérence insoupçonnée, les accordent sans qu’ils cessent d’être ce
qu’ils sont. Le
poète, qui sait donc que parfois « on
ne [peut] plus rien nommer par le
langage », prend la route du poème « Avec/ un arc-en-ciel/ en bandoulière » : il sait ainsi
évoquer l’amour par une belle et juste métaphore musicale : « toi et moi branches écartées/ d’un même
diapason/ tout ensemble soudain entrant en résonance », comme nous
convier avec lui à cette saturnienne méditation : « mort n’est que naissance en miroir/
ouverture / fermeture/ du diaphragme de la vie ». (par Martine Morillon-Carreau, Poésie/première 70) |