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Colette Gibelin, Sans fin sera la quête, Sac à mots 2016, 73 p.

   Vingt-neuvième titre de Colette Gibelin, poète née à Casablanca et vivant, depuis 1967, dans le sud de la France, Sans fin sera la quête est un chant poétique à la lumière comme à la vie et à l'espérance multiple qu'elle symbolise : Les sous-titres programmateurs des quatre sections du livre (« Grands chasseurs d'éternel», « Par-delà toute nuit », « Quel éclat perfore le noir ? », « Toute splendeur éclate ») disent bien cette douloureuse et omniprésente tension entre, d'une part, un appel de/à la lumière, la parole (poétique) - la vie - et, d'autre part, les menaces de l'ombre, du silence, de la mort. Aucun manichéisme simplificateur cependant car, pour la poète, notre humanité est bien dialectiquement pétrie de toutes ces apparentes contradictions : « Tu cherches un surplus d'être/Mais la vie est fissure,/aveugle entaille » et si, « Torturés d'infini//Nos cris ont la fragilité de la craie », impossible d'oublier que « La vie surgit du vide », « La vie s'obstine »... Même si « Tu n'es que matière,/Corps souffrant,/Corps jouissant,/Corps partant » et même si « Toute joie s'effiloche/en filaments d'obscur » voire si, comme la poète le constate, « // faut apprivoise[r] le vide », « Ose[r] vivre/dans les éclats de l'éphémère », sans doute « // faudra tout refaire », mais un espoir violent guette, infiniment : « Un cri, jaguar prêt à bondir/et lacérer le monde/pour vivre/oh vivre ! ». Car, oui, « Sans fin sera la quête », cette quête humaine de lumière et beauté, quête d'un monde meilleur et Graal, qu'on sait en même temps impossibles à atteindre.

                                                                                                                                  (par Martine Morillon-Carreau, Poésie/première 68)


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