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Bernard Grasset, Refrain, Jacques André éditeur, 2017, 53 pages,11€.

   Ce nouveau livre de Bernard Grasset, qui est l'auteur d'une vingtaine de recueils, se présente comme un double voyage, en compagnie, pour le premier de peintres, pour le second de musiciens. Ainsi, au Musée imaginaire de Bernard Grasset, retrouvera-t-on Fra Angelico, Le Pérugin, Tintoret, Rembrandt, Van Goyen, Ruysdael, Georges de La Tour,Théodore Rousseau, Millet, avec, au XXe siècle, Chagall, Kandinsky et Rouault. L'ekphrasis évoque ici, tantôt une œuvre explicitement précisée : le Saint-Sébastien de La Tour, par exemple, tantôt, seulement suggérée par une description rapide aux traits comme impressionnistes, avec, toujours de Georges de La Tour, ce Nouveau-néqui est peut-être une Nativité. Mais l'artiste cité en titre de poème peut aussi être situé par les lieux mêmes où il est exposé : « Le Tintoret / À San Rocco »,  «Fra Angelico / A San Marco »...
La seconde section fait entrer en dialogue Palestrina ou Frescobaldi, « musiciens du sud»avec des musiciens du nord comme Buxtehude ou « le Bach ardent de l'intériorité». Mais également Schubert, ce «musicien du coeur»« A la lisière du secret», Bruckner « musicien de l'infini», César Franck, cette « voix dans la nuit / Comme un refrain », ou Tournemire, Dutilleux et Messiaen, offrent au lecteur autant de « paysages intérieurs », qui témoignent « à travers un autre langage, d'un lointain qui murmure le sacre de l'aurore ».

                                                                                                                                     (par Martine Morillon-Carreau,Poésie/première 69)



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