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Catherine Jarrett, Nî absence ni ombre, avec des linogravures de Floriane Fagot et un après-dire de Guy Allix, Atelier typographique de Groutel, Jacques Renou, 2017, 20 €.

   Le parcours de Catherine Jarrett est singulier. Médecin devenue actrice, l'auteure, également romancière - publiée chez Actes Sud et Olivier Orban - nous offre ici des poèmes mystérieux et sensibles où « Pas­sent/ Des troupeaux d'oies sauvages/ Des corneilles/ Dans le silence». Le questionnement vient y renforcer l'atmosphère d'incertitude mélancolique : «y avait-il du vent [...]/ y avait-il un rire un regard». Car on sent, dans ce beau petit livre, trente-cinquième de la collection «CHOISI», imprimé àl'ancienne et accompagné de linogravures de Floriane Fagot, planer, même si elle n'est que suggérée, comme une menace tragique avec « À la pointe de nuit cette goutte de sang ». C'est qu'elle est sans doute indissociable de l'histoire humaine où « Des hommes tirent des hommes tuent/ Et oublier/On ne le peut» ; où, aussi, symboliquement peut-être, un homme funambule qui « Court tête basse / Et [...] regarde entre les doigts / Entre les pieds / Le fleuve gros », est dit souhaitant «Aller au ciel/S'il le pouvait». Mais, le dernier mot donné à « L'enfant [qui] jusqu'à la fin/ Découpait [...] Des présences / Dans leur flux s'absentait » et au « couple/ Qui danse/ Lentement/ Sur le sable » nous ouvre à une possibilité salvatrice du rêve créateur, de la la poésie, de l'amour.

                                                                                                                                      (par Martine Morillon-Carreau, Poésie/première 69)


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