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Michel-François LAVAUR, ou "j'essaie de vivre comme un bon livre "
À propos de Croquis en forme de sonnets faux, Michel-François Lavaur, éditions TRACES, 1998
(par Martine Morillon-Carreau, 7 à dire n° 07)


    Depuis sa venue au monde en 1935 à la poste de Saint Martin-la-Méanne, Limousin, le poète Michel-François Lavaur, devenu instituteur puis directeur d'école, semble né sous le signe des lettres, dans tous les sens du terme. Homme de lettres donc, il aime à se dire facteur de TRACES, non sans préciser aussitôt l'extension qu'il accorde au mot : " fondateur, éditeur, directeur, rédacteur, auteur, illustrateur, manufacteur, ... " ; les points de suspension laissant ouverte la liste des tâches, qu'il mène à bien, seul, " facteur de revue et fauteur de légendes " en sa légendaire " fourbithèque " de Sanguèze.
    TRACES, un beau nom - tout à la fois modeste et porteur de quelle fière espérance - pour une maison d'édition et une revue consacrées à la poésie. Ainsi Lavaur a-t-il édité, depuis fin 1960, plusieurs centaines de recueils. Feuilletant son catalogue, je relève, au hasard du désordre alphabétique, et par delà la diversité des écritures, quelques noms familiers, poètes dont la voix me touche particulièrement : G. Baudry, C. Bulting, L. Bérimont, O. Caradec, J-C.  Coiffard, Y. Cosson, Dagadès, G. Lades, J. Laroche, N. Lelubre, A. Lebeau, F. Moreau-Dubois, Norge, J. Rousselot, D. Sampiero, C. Serreau, Simonomis, R. Tatin, J-P. Thuillat, C. Vercey...
    Quant à la revue proprement dite, dont le premier numéro est sorti fin 1962, elle demeure - au sein d'une démographie revuiste galopante, qui ne va malheureusement pas sans une importante et désolante mortalité infantile, voire néonatale -  la verte doyenne des actuelles revues françaises de poésie. Nombreux les poètes lui devant, comme moi, la grande chance d'une de leurs toutes premières publications. " Si vous écrivez, si vous lisez les poètes, écrivez-nous, proposez-nous vos textes " : je me rappelle la chamade au vu de l'encourageante injonction ; il suffisait donc d'oser ; et puis d'espérer et d'attendre. Combien précieuse au poète impétrant, cette confiance aînée accordée, qui permet à une nouvelle voix de se faire entendre pour enfin tenter peut-être de devenir ce qu'elle est ! Les anthologies  réalisées, comme Poètes nantais (éd. Alternances) ou Mille Poètes mille poèmes (L'Arbre à paroles), relèvent de cette même volonté de partager la poésie.
    Au fil des années ne s'émoussent ni la joie ni l'émotion de recevoir, vous offrant ses " vœux permanents ", ou vous remerciant de tel et tel poème, une lettre de Lavaur, belle écriture au crayon, et qui se niche si souvent dans une enveloppe dont le " mail art " constitue un autre talent du poète, également dessinateur, peintre et sculpteur. Toutes publications confondues, Michel-François Lavaur est auteur de textes (français et occitans) et de dessins, publiés dans environ deux cents titres.

 (par Martine Morillon-Carreau, 7 à dire n° 07)


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