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Claude Serreau, Recouvrances, Poèmes, photographies Yves Dufort, 2016, Petit Véhicule, 20 €.

    En hommage à René Guy Cadou, les titres de Claude Serreau commencent tous par R : ce dernier, « recouvrant » aussi des textes déjà publiés, ne fait pas exception. Préfacé par le poète Jean Chatard et accompagné de dix photos d'Yves Dufort, le recueil témoigne de l'amour, voire de la fascination du poète pour sa région (multiple comme en témoigne le sous-titre « bretagnes-filigranes ») et pour l'univers celte. «La Recouvrance » c'est d'abord, bien sûr, un quartier de Brest, celui où les femmes de marins venaient prier Notre-Dame de Recouvrance, afin de retrouver sain et sauf leur mari parti en mer ; c'est aussi la belle goélette, symbole de la ville. Mais Claude Serreau, poète lyrique, chante ici d'autres formes de retrouvailles et « fo//es recouvrances » : « recouvrance des jours [...] des lieux/de Cornouaille et d'Iroise [...] des ports [...] des landes ».
   Le plus souvent mélancolique, « la mémoire/où nidifie le vent. » est celle d'un « jour gris sur la mer » hanté des légendes et féeries de « Brocéliande ». Et s'«il
se fait jour encore/très petite merveille/à bord de nos barcasses/dont le dernier casier/va relever le soir », si « Le monde alors serti/de son ample lumière » offre parfois au poète des « paillettes de joie », qui lui font chanter « la geste fertile/d'un temps recommencé », menacent finalement néanmoins « l'ombre des nuages/le rire en sable changé » ou « La nuit [q u i] se change / en marée de détresse ». Alors, bien sûr, « Le lit des pierres vives/entr'ouvre [...] ses chapelles de plaies ».

                                                                                                                                     (par Martine Morillon-Carreau,Poésie/première 66)


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