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 François Teyssandier, Équilibre instable de la lumière, éditions du Cygne, 12 €.

   L'auteur, lauréat en 1984 du prix Louise Labé, avec Livres du songe chez Belfond, nous a, pour « poésie plurielle » du numéro 65 de Poésie/première, donné deux beaux inédits. Il vient, en décembre 2015, de faire paraître Équilibre instable de la lumière - titre disant bien la difficulté de préserver cette source de vie, fragile et inconstante. À la poésie de « Peindre », « Face à ce mur/De ténèbres » du monde, « La fulgurance/De l'éclair », la mémoire de « la lumière de l'été », du « promontoire de l'aube/Qui s'avance vers le soleil », ou celle de la « Blancheur neigeuse/Des roseaux sous le givre ». La grande sensibilité du poète, peintre précis des harmonies naturelles, fait la part belle, en un style retenu, à - nécessairement mélancolique - une méditation toujours ancrée dans l'appréhension attentivement minutieuse du sensible, « Comme [c]es mues d'insectes/Séchées sous le soleil de l'été ». Ce qui nous conduit, à travers la beauté lumineuse et tragique du monde, à ce « Feu que tu crois divin/Et qui n'est que mortelle/Image du néant »... Car le poète François Teyssandier, chantre « des flèches /Acérées de la lumière », sait que cette dernière ne va pas sans l'ombre ni les ténèbres. « Blessures à vif », « Dans les labyrinthes/De la lumière », les « derniers mots », malgré « L'infini que contient chaque parole », sauraient-ils être autres que « de ténèbres » ?
   Peut-être s'agit-il seulement, par l'écriture, de « Partir à la recherche/D'une autre nuit moins obscure », « Une amorce de chemin »...

                                                                                                                                     (par Martine Morillon-Carreau,Poésie/première 66)


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